Le rappeur Aamron libéré mais placé sous contrôle judiciaire

Le rappeur togolais Aamron, de son vrai nom Essowè Narcisse Tchala, a été remis en liberté vendredi soir après avoir été interpellé le matin à Agoè. Selon ses avocats, il reste néanmoins poursuivi pour trouble aggravé à l’ordre public, appel au soulèvement populaire et incitation de l’armée à la révolte. Le juge a ordonné son placement sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire et confiscation de son passeport.
L’avocat de l’artiste a précisé qu’Aamron « ne peut pas s’exprimer sur le dossier en raison du secret de l’instruction ». Il a ajouté que « la procédure ne fait que débuter » et que le chanteur répondra aux prochaines convocations de la justice. L’audition s’était achevée vers 21h30, permettant à l’artiste de retrouver sa liberté, bien que soumise à des restrictions strictes.
L’affaire a suscité une vive réaction dans la société civile et le monde culturel. Plusieurs artistes et acteurs locaux dénoncent une arrestation « illégale et politique », affirmant que le rappeur n’a fait qu’exprimer une opinion critique. La coalition DMP a également condamné ce qu’elle considère comme une atteinte grave à la liberté d’expression. Sur les réseaux sociaux, de nombreux citoyens y voient une tentative d’intimidation contre ceux qui osent critiquer le pouvoir.
Si Aamron a retrouvé sa liberté, les conditions imposées par la justice soulèvent un débat plus large sur l’équilibre entre sécurité publique et respect des libertés fondamentales.