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Grâce Koumayi écrit une lettre poignante depuis la prison civile de Lomé

Arrêtée le 3 octobre 2025 et détenue à la prison civile de Lomé, la sage-femme et militante Grâce Bikonidiyaté Koumayi adresse, dans une lettre manuscrite datée du 25 octobre 2025, un vibrant appel au Président du Conseil, au procureur de la République et au peuple togolais pour dénoncer l’injustice et briser le silence. Cette missive, pleine de détermination et de métaphores puissantes, se présente comme un acte de résistance morale depuis sa cellule et invite les Togolais à se lever pour la dignité humaine.

Prison civile de Lomé, 25 octobre 2025

Par Grace Bikonidiyaté KOUMAYI, Sage femme d’Etat et femme politique.

Ecoutez le silence des Togolais. Ah oui, le silence ne nous protège plus. Il est des silences qui grondent plus fort que les tonnerres. Jusqu’à la victoire.

Il est des peuples qui même muets de peur, hurlent dans le secret de leurs âmes. Aujourd’hui le TOGO est ce peuple. Le TOGO est ce cri étouffé. Le TOGO est ce feu couvrant sous la cendre du silence.

Monsieur le Président du Conseil Faure GNASSINGBE, entendez ce silence qui s’épaissit autour de vous. Ce silence ne vous protège pas, il vous prévient. C’est le silence d’un peuple fatigué d’avoir espéré, usé d’avoir prie, meurtri d’avoir trop longtemps porté la souffrance en guise de vêtement national. Monsieur le PC, Faure GNASSINGBE, ce silence ne vous arrange point: il annonce le tumulte à venir, Car Dieu ne laisse pas éternellement bâillonner la vérité.

Quant à vous, Procureur de la République TALAKA MAWANA, souvenez-vous: On ne pas une femme déjà à terre. On ne piétine plus celle qui saigne car son sang devient semence, et toute semence finit par lever. Vous pouvez en fermer un corp mais jamais une conviction. Vous pouvez briser la chair, mais non l’esprit. Et lorsque la justice devient arme du pouvoir, le peuple devient juge du destin.

Chers Togolais, ne pensez pas que je suis en prison, non. Car pour moi je ne suis pas en prison mais en mission. La mission de réveiller les conscience, d’appeler les âmes à la lumière, de dire à mes frères et sœurs que leur silence ne les sauvera pas.

L’épidémie MAWANA TALAKA plane sur toutes les maisons. Même celles de ceux qui croient pouvoir se taire et se tenir à l’écart. L’injustice quand elle s’installe dans une nation, elle ne choisit pas ses victimes, tôt ou tard, elle frappe à toutes les portes.

Moi Grace Bikonidiyaté KOUMAYI, citoyenne du TOGO même dans le noir incertain de la prison, j’ai choisi de ne plus avoir peur. Une simple infection peut me faire disparaitre à jamais mais je préfère risquer ma disparition que d’assister impuissante, à la misère morale et spirituelle de mon peuple.

Car le TOGO que j’aime n’est pas une prison à ciel ouvert. Le TOGO que j’espère est juste, prospère, vivable et vivant.

Peuple Togolais, lève-toi.

Ce combat n’est pas celui d’une femme, ou d’un homme seule ni même celui d’u parti, c’est celui de la dignité humaine et la dignité, quand elle s’éveille, elle ne se négocie pas. Elle s’impose comme l’aube après la nuit. Car l’histoire n’oublie jamais ont osé parler quand tout le monde se qui taisait.

Le TOGO de demain, pas sans nous. Togolais vient batissons la cité.

Grace Bikonidiyaté KOUMAYI

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