Le 9ᵉ Congrès panafricain s’est ouvert ce lundi 8 décembre 2025 à Lomé, réunissant dirigeants politiques, diplomates, universitaires et représentants de la diaspora autour du thème du renouveau panafricain. Lors de la cérémonie d’ouverture, le Président du Conseil du Togo, Faure Gnassingbé, a souligné l’importance de cette rencontre destinée à repenser la place de l’Afrique dans les institutions internationales. Il a rappelé que cette édition intervient dans un contexte mondial en pleine recomposition, où les États africains doivent renforcer leur cohésion pour faire entendre leur voix.
Dans un discours fortement applaudi, Faure Gnassingbé a mis en avant l’urgence d’un panafricanisme actif et organisé, estimant que « le monde change » et qu’« aucune nation africaine ne peut affronter seule les défis contemporains ». Il a insisté sur la nécessité d’unir les forces du continent pour protéger sa souveraineté, affirmant qu’« l’Afrique ne peut plus se contenter d’être spectatrice » et que seule l’unité peut garantir sa puissance face aux enjeux mondiaux. Il a également rappelé que le panafricanisme attendu aujourd’hui doit être « pragmatique et exigeant », centré sur l’action et la coopération concrète entre les peuples et les institutions.
Le chef de l’État togolais a surtout dénoncé avec fermeté la place insuffisante accordée à l’Afrique dans la gouvernance mondiale. Il a fustigé un système international construit « sans nous », regrettant que « un continent qui représente 28% des États membres de l’ONU n’a toujours pas de siège permanent au Conseil de sécurité… c’est une aberration ». Exigeant deux sièges permanents pour l’Afrique avec droit de veto, il a appelé à des réformes ambitieuses pour « corriger le déséquilibre de gouvernance » et permettre au continent de peser réellement dans les décisions internationales.
Faure Gnassingbé a enfin exhorté les Africains à valoriser leurs propres ressources, leurs savoirs et leur identité pour renforcer leur développement. Il a souligné que la souveraineté passe par la mobilisation du capital humain, par la reconnaissance des savoirs endogènes et par une reconquête du narratif africain, rappelant qu’« aucune puissance ne s’est affirmée en laissant les autres raconter son histoire ». Selon lui, la diaspora, la jeunesse et les afro-descendants constituent les piliers de ce renouveau, capables de porter une Afrique unie, influente et consciente de sa force.









