Élections municipales 2025 : l’ANC choisit ses combats selon ses intérêts

L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) semble adopter une posture politique à géométrie variable. Après avoir refusé de participer aux élections sénatoriales, le parti de Jean-Pierre Fabre annonce sa participation aux municipales de 2025. Une décision qui suscite des interrogations sur sa stratégie, alors que le Togo évolue sous la Constitution de la Cinquième République.
Isabelle Ameganvi, vice-présidente de l’ANC, a justifié ce choix en mettant en avant le bilan du parti dans les municipalités qu’il administre depuis 2019. « Loin de nous jeter des fleurs, nous pensons avoir fait de notre mieux (…) Il revient à la population de nous juger lors des prochaines élections municipales », a-t-elle déclaré sur une radio privée. Pourtant, ce même parti rejette le processus législatif en refusant de siéger à l’Assemblée nationale et en dénonçant le Sénat, tout en validant le cadre municipal instauré par la nouvelle Constitution.
Un autre fait marquant de l’histoire politique récente de l’ANC est l’élection de Jean-Pierre Fabre comme maire de Golfe 4 en 2019. Un poste qu’il n’aurait pu obtenir sans la voix décisive d’un conseiller municipal du parti au pouvoir, UNIR. Ce soutien inattendu avait déjà soulevé des interrogations sur la cohérence du positionnement de l’ANC, qui revendique une opposition frontale tout en profitant, à certaines occasions, du système en place.
Alors que la DMP a également annoncé sa participation aux municipales, la question demeure : l’ANC applique-t-elle une opposition de principe ou une stratégie dictée par des intérêts électoraux ? En tout cas, sa posture actuelle laisse place au doute et à la critique.